Ce lundi 2 janvier 2006*, un certain Arnaud Montebourg vient de faire une découverte :

• - L’un, habile au clavier, l’a fait sur l’instant en me traitant de Démagogue ! Un comble ! Ou suprême insulte de la part de l’un d’entre eux**, à vous de juger.

• - L’autre a pris son temps pour me répondre que : s’il était au Gouvernement, il donnerait sa priorité à l’emploi. Comme cela s’est produit il y a 2 ans déjà, depuis le Gouvernement en place lui a coupé l’herbe sous le pied !

Non, je ne vais pas vous parler ici de celle qui fut décidée mal à propos, qui fait encore sourire la Classe politique et rire jaune dans nos chaumières ; mais de celle qui, dans l’océan de la mondialisation, se déroule actuellement sous nos yeux (enfin pour ceux d’entre nous qui ont les yeux ouverts et les pieds dans la vase). 

En effet, je croyais jusqu’ici que la France coulait comme finit tout bateau ivre. On pouvait même penser qu’il avait pris récemment un peu plus de gîte au grand dam de la Classe politique qui, située sur le pont supérieur, s’affola un tantinet. A ce moment là, je ne pouvais pas en vouloir aux soutiers qui tentaient de trouer la coque pour trouver une issue à leur triste sort. 

Or, force est de constater que dans la mondialisation tant décriée, il n’y a ni récif, ni tempête pouvant expliquer le phénomène. C’est même le calme plat imposé par la Pax americana.

De plus, ce modèle supposerait que notre société aurait été conçue pour flotter sur cet océan. Ce qui n’est manifestement pas le cas ! 

L’image qui me paraît la plus appropriée pour décrire notre situation est tout autre.

En terme d'adaptation, notre société est aussi souple que peut l’être un grain de sel. Par contre, elle peut se dissoudre comme lui dans une goutte d’eau.

Cet océan dissout déjà les contours de notre petit grain de sel.

A l’intérieur, c’est le sauve qui peut parmi ceux qui sont conscients de la situation (c'est-à-dire tous ceux qui ne font pas partie des Nantis* et des Notables). Une hantise règne.

Après les SDF, les RMIstes, les chômeurs, les buralistes frontaliers, les viticulteurs, les restaurateurs, les personnes isolées, les quinquas, les jeunes sans travail et sortis du système scolaire diplômés ou non, etc., quel sera le prochain rang à disparaître dans cet océan ?

Or, notre grain de sel s’est cristallisé autour d’un corps informe qui jusqu’à présent reste insoluble, certains disent même qu’il devient insolvable. On peut tout à fait penser que la Classe politique, placée au sommet de cette âme précisément sans âme, fait le pari que ce corps touchera le fond avant qu’elle ne soit elle-même mouillée et disparaisse à son tour. 

Seulement voilà, on peut aussi imaginer que le niveau de l’océan monte et qu’alors ce corps central bascule sous l’effet d’une vaguelette** et se retrouve à l’horizontale. Alors qu’adviendra-t-il ?

Compte tenu de sa lourdeur, il terminera au fond et la corrosion jouera son effet. A moins, en étant optimiste,  qu’un émulsifiant puisse le sustenter suffisamment pour le maintenir à la surface.

Qui alors sera suffisamment agile pour rester en équilibre sur cette épave instable ballottée à la surface de la mondialisation ?

Pour compléter le tableau, il faut souligner qu’au moins deux agents catalyseurs viennent sournoisement accélérer le processus de dissolution. Comme par hasard, ils appartiennent tous deux, à l’instar de la Classe politique en son entier, à ce corps des Nantis et des Notables qui met au pouvoir la Classe politique.

• D’une part, une sorte de ‘pisteurs’ modernes (appartenant à notre élite) qui, en contre partie de quelque menue monnaie, attire l’attention des fonds de pensions américains sur des entreprises, fleurons de notre industrie, pour qu’ils les dépouillent, prennent possession des brevets, délocalisent la production, licencient les effectifs français et fassent de super profits. Cette attitude, alors que nous sommes en guerre économique, ne relève-t-elle pas de la haute trahison ? Il y a encore un siècle, notre élite n’hésitait pas à décimer ses concitoyens qui manquaient d’allant pour étriper l’ennemi désigné. Aujourd’hui, cela n’empêche pas ceux qui pratique cette activité de se regarder dans la glace le matin puisque cela va de soi dans notre perception dévoyée du libéralisme. A mon avis, on aurait du mal à trouver de tels comportements dans l’élite nippone qui a encore un peu de respect vis-à-vis de ses propres concitoyens.
• L’autre agent est d’origine plus traditionnelle. Il s’agit d’entités qui, sous prétexte de protéger leurs camarades prolétaires, abusent du droit de grèves pour mieux mettre à mal notre économie (en bloquant par exemple les transports) et pénalisent ainsi les travailleurs qui, malgré tous leurs efforts, finiront eux par perdre leur emploi.  

Il ne nous reste plus qu’à enfiler notre gilet de sauvetage. Pour ma part, je n’en ai toujours pas trouvé un à ma taille. Combien de temps pourrai-je encore nager ?

* pour être simple, être nanti est avoir un poste non délocalisable.

** Les chinois viennent de rectifier très légèrement leurs chiffres représentant la réalité de leur économie (Ceci veut dire que précédemment ils étaient faux, mais peut-être pas plus que ceux qui sont censés représenter notre santé économique.). Or, comme les banques ne prêtent qu'aux riches et que ces nouveaux chiffres les ont déjà propulsé d'un seul coup d'un seul à notre niveau. Cette information risque bien de faire basculer bien des choses et de se transformer en une véritable lame de fond, pour ne pas employer le mot tsunami. Qu'en sera-t-il lors de la prochaine rectification des chiffres ? 

Addendum du 13 juin 2010 :

Cette semaine, la classe politique française est enfin touchée. Une Sainte ni-touche renonce à ses émoluments sous la pression du scandale des cumuls, une loi s'en suivra peut-être.

Il faut dire que d'une crise larvée et sous-estimée, nous sommes passés à une crise systémique depuis 2008 et le Gouvernement vient de décider un coup de rabot dans les niches fiscales pour faire face aux dépenses pharaoniques de l'Etat.

Pour le fun, on peut visionner cette vidéo, même si les propos écrits nous choquent au point de nous faire rire... jaune !

La parité Homme-Femme, ce concept égalitaire s’il en est, n’a pas beaucoup évolué. En particulier, pour ce qui concerne la sécurité des personnes à laquelle tout citoyen aspire.

En effet, les femmes seules ne sont pas beaucoup plus protégées vis-à-vis des tueurs en série qu’à l’époque où Henri Désiré Landru avait montré toute sa flamme à quelques unes d’entre elles.

Force est de constater que, depuis un siècle, la liste des tueurs en série s’est bien allongée en notre beau pays.

Certes, le Dr Marcel André Henri Petiot, déjà basé dans l’Yonne, avait élargi, pendant la dernière guerre, le champ de ses interventions à des familles entières. On notera que l’Administration n’a relevé que 27 victimes alors que lui-même en a revendiqué 63 ! Où est la vérité ? 

Francis Heaulme s’en remettait totalement au hasard des rencontres. On ne sait donc pas trop bien combien de victimes il y a à son actif !

Thierry Paulin s’était plutôt spécialisé dans la vielle dame sur le retour.

Quant aux disparues de l’Yonne, elles étaient plutôt jeunes, défavorisées et, pour le moins, très mal entourées ! N’est-ce pas, Monsieur Emile LOUIS ?

Il ne faut pas oublié l'exception que présente le cas de Pierre CHANAL et les disparus de Mourmelon.

Maintenant pour ce qui concerne Michel Fourniret**, il s’agit d’un industriel de la grande série : 10, 20, 30 victimes ! Je crois même que, si on s’y intéressait vraiment, l’on pourrait encore en découvrir ou plus exactement en déterrer. Il aurait, selon l’administration, un trou de 10 ans dans son parcours. N’y en aurait-il pas un autre ? Au hasard des reportages, j’ai appris ainsi qu’il habitait autrefois dans un village devenu par la suite célèbre (précisément en 1998, avec la Coupe du Monde de Football). Or, à l’époque et à quelques km de là, des jeunes infirmières disparaissaient déjà… Comme elles étaient issues de la DDASS , seule l’Administration aurait pu suivre leurs dossiers, bien vite classés en simples fugues. De toute façon, il y a maintenant prescription et on imagine personne en France reprendre des dossiers enterrés depuis près de 40 ans ! « Cold case » se passe aux Etats-Unis, ne l’oublions pas ! 

Là où je veux en venir, c’est que dans ce dernier cas, comme dans celui de Francisco Arce Montes, ce sont des limiers, respectivement belges et américains qui ont rapidement repéré et neutralisé ces monstres qui voulaient tenter d’exporter leur savoir-faire à l’étranger. Ce qui fait froid dans le dos, c’est qu’ils batifoleraient encore s’ils avaient évité de croire qu’à l’étranger, c’était aussi facile qu’en France pour pratiquer leur hobby favori.

Alors, comme dans notre République on ne peut imaginer que nos chers fonctionnaires,  en charge de notre protection, se foutent royalement du sort de leurs concitoyens, j’ai cherché à comprendre le pourquoi des choses.

Après maintes réflexions, j’en suis arrivé à l’hypothèse suivante.  Comme en Belgique le café n’est pas celui que l’on adore chez les Italiens et que celui produit aux US n’a qu’un très loin rapport avec ce que l’on appelle café chez nous, n’y aurait-il pas en France et dans ses administrations le syndrome de la machine à café.

Cette hypothèse est d’autant plus plausible que si l’on interdisait l’usage de ces machines diaboliques, on peut aisément imaginer que l’on ne discutaillerait pas autour et en permanence du dernier ou du prochain week-end, ainsi que de la starac ou des prochaines vacances. Ce qui laisserait du temps pour ouvrir les dossiers de la pile et avoir ainsi l’espérance d’un traitement de ceux-ci avant que la pile ne devienne : 

• soit un prétexte pour demander plus de moyens*,  

• soit un alibi pour expliquer que les tueurs en série circulent librement et en toute impunité sur nos terres.

Nota : Pour obtenir plus de détails sur ces tueurs en série et bien d’autres vous pouvez aller sur des sites spécialisés comme celui-ci ou celui-là.

* y compris plus de machines à café, un vrai cercle infernal !

** Voici le dernier palmarès de Fourniret :

- 4 avril 1942: naissance de Michel Fourniret à Sedan (Ardennes)

- 8 novembre 1966: condamné par le TGI de Charleville-Mézières (Ardennes) à huit mois de prison avec sursis pour attouchements sexuels sur mineurs

- 23 mars 1984: arrêté au Coudray-Montceau (Essonne) après une tentative d'enlèvement d'une jeune femme. Michel Fourniret avoue quinze agressions sexuelles entre 1977 et 1984 dans l'Essonne, les Yvelines et l'Eure-et-Loir

- 26 juin 1987: condamnation par les assises de l'Essonne à sept ans de prison, dont deux avec sursis, et trois ans de mise à l'épreuve pour des "attentats à la pudeur avec violence" et des "violences avec arme" commises sur sept jeunes filles, dont trois étaient parties civiles

- 22 octobre 1987: sort de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne)

- 11 décembre 1987: meurtre d'Isabelle Laville à Auxerre (Yonne)

- 19 janvier 1988: blesse grièvement un représentant de commerce sur une aire d'autoroute de Fontainebleau (Seine-et-Marne) avec une arme à feu

- 12 avril 1988: tue Farida Hellegouarch et s'empare d'une partie du butin du "gang des Postiches"

- 4 août 1988: tue Fabienne Leroy, 20 ans, enlevée à Chalons-en-Champagne (Marne)

- 18 mars 1989: tue Jeanne-Marie Desramault, 21 ans, enlevée à Charleville-Mézières

- 20 décembre 1989: tue Elisabeth Brichet, 12 ans, enlevée à Namur (Belgique)

- 20 novembre 1990: condamné à Nantes (Loire-Atlantique) à quatre mois de prison pour avoir incendié les tableaux du mari de Monique Olivier qui est, elle, condamnée à quatre mois avec sursis

- 21 novembre 1990: tue Natacha Danais, 13 ans, enlevée à Rezé (Loire-Atlantique)

- 13 juin 1991: interpellé à Fromelaine (Ardennes)

- 18 décembre 1991: condamné à Verdun (Marne) à 15 mois de prison pour deux agressions de femmes dans la Marne en 1989

- 18 janvier 1992: sort de la prison de Bar-le-Duc (Meuse)

- 6 août 1993: vole six revolvers et une paire de menottes au poste de la Police aux frontières (PAF) de Givet (Ardennes)

- 13 juillet 1994: tente d'enlever une infirmière à Bruxelles

- 19 janvier 1995: agresse sexuellement et vole une commerçante de Jambes (Belgique)

- 18 avril 1996: interpellé en Belgique avec une arme volée à Givet

- 12 février 2000: tente d'enlever Sandra, 14 ans, à la gare de Geddine (Belgique)

- 16 mai : 2000: tue Céline Saison, 18 ans, enlevée à Charleville-Mézières

- 5 mai 2001: tue Mananya Thumpong 13 ans, enlevée à Sedan

- 26 juin 2003: interpellé dans sa maison de Sart-Custinne (Belgique) après la tentative d'enlèvement d'une adolescente belge de 13 ans et incarcéré

- 22 juin 2004: aveux de Monique Olivier

- 30 juin 2004: aveux de Michel Fourniret

- 3 juillet: découverte au château du Sautou (Ardennes) des restes de Jeanne-Marie Desramault et d'Elisabeth Brichet